Les traducteurs, le film événement

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Synopsis

Isolés dans une luxueuse demeure sans aucun contact possible avec l’extérieur, neuf traducteurs sont rassemblés pour traduire le dernier tome d’un des plus grands succès de la littérature mondiale. Mais lorsque les dix premières pages du roman sont publiées sur internet et qu’un pirate menace de dévoiler la suite si on ne lui verse pas une rançon colossale, une question devient obsédante : d’où vient la fuite ?

 

La bande-annonce

Ce n’est pas tous les jours qu’un film met à l’honneur cette profession, même si ce long-métrage ne s’intéresse qu’à une partie de la population des traducteurs (à savoir les traducteurs littéraires, non pas les traducteurs techniques).
Avez-vous vu ce thriller ? Qu’en avez-vous pensé ?
Genèse du film
Pourquoi une telle histoire ? D’où est venue l’idée du scénario ? Pour en savoir plus sur les coulisses du film, consultez cet article du Huffington Post:
https://www.huffingtonpost.fr/entry/coulisses-metier-traducteur-thriller_fr_5e2b22e5c5b6d6767fd36fbb L’occasion de découvrir que le réalisateur du film s’est inspiré d’une histoire vraie, celle de la traduction d’un roman Inferno de Dan Brown.

La traduction littéraire : Harry Potter

books-791923_1920Les romans Harry Potter de J.K. Rowling, véritables phénomènes de la littérature jeunesse, ont été traduits dans des dizaines de langues (80 langues d’après Wikipédia). Or, les traducteurs n’ont pas tous adopté les mêmes stratégies pour retranscrire l’univers riche et complexe créé par son auteure ; certains ayant préféré rester le plus proche possible des termes originaux, tandis que d’autres (en français par exemple) ont « inventé » des termes pour offrir une adaptation plus locale au public cible.

C’est un véritable cas d’école fascinant que l’on aborde logiquement en école de traduction. J’ai moi-même eu des cours sur ce thème à l’époque de mon double master en traduction à l’université Monash.

Envie d’en savoir plus ? Gulli s’en charge avec un entretien très intéressant !

Dans cette courte interview, le traducteur français, Jean-François Ménard nous livre ses secrets à propos des traductions des noms propres. Tiens, pourquoi a-t-il utiliser le mot « Moldu » pour désigner tous ceux qui n’étaient pas des sorciers ?

N’hésitez pas à consulter les autres vidéos publiées par la maison d’édition Gallimard sur sa chaîne YouTube :

Grand spécialiste de la littérature anglo-saxonne, Jean-François Ménard fut l’un des premiers lecteurs de « Harry Potter » à qui il a consacré 10 ans de sa vie. Il parle de son travail de traduction, de l’écriture de J. K. Rowling, de la destinée de cette œuvre littérairehors-norme, de la portée sociologique et transgénérationnelle de la saga, de l’influence de « Harry Potter » sur la création romanesque depuis.

Nouvelle traduction d’une grande oeuvre littéraire

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La traduction littéraire est très différente de la traduction technique, mais si vous vous intéressez au sujet en général, en tant que professionnel ou simple amateur de lecture, je viens de découvrir une nouvelle intéressante dans un article de la presse canadienne :

Une nouvelle traduction du célèbre livre Alice au pays des merveilles est disponible.

Plus d’informations ici : https://www.lhebdojournal.com/une-traduction-d-alice-au-pays-des-merveilles-signee-par-une-trifluvienne/

 

A la découverte de la littérature de l’Hémisphère Sud

Traduire c’est bien, se détendre c’est mieux !

Ce billet abordera donc un sujet de littérature car c’est bien connu, un traducteur est un lecteur assidu. Et quand ce n’est pas pour le travail, c’est purement et simplement pour le plaisir. Cet été, je suggère une plongée dans la littérature de l’hémisphère sud avec 2 auteures qui méritent d’être connues en dehors des frontières de leur île respective : Jackie French pour l’Australie et Danielle Dambreville pour la Réunion.

Un billet exceptionnellement bilingue : en anglais pour l’auteure australienne et en français pour l’auteure réunionnaise. A ma connaissance, leurs livres n’ont jamais été traduits. Ce sera donc une plongée dans les deux langues.

Présentation (en anglais) de Jackie French :

Jackie French is an award-winning writer and the Australian Children’s Laureate for 2014-2015. She is regarded as one of Australia’s most popular children’s authors and writes across all genres (history, fantasy, ecology). You can visit her website at: www.jackiefrench.com

9780732285401A Rose for the Anzac Boys – It’s 1915. War is being fought on horrific scale in the trenches of France, but it might as well be a world away from sixteen-year-old Midge Macpherson at school in England learning how to be a young lady. But the war is coming closer: Midge’s brothers are in the army, and her twin, Tim, is listed as « missing » in the devastating defeat of the Anzac forces at Gallipolli. Desperate to do their bit – and avoid the boredom of school and the restrictions of Society – Midge and her friends Ethel and Anne start a canteen in France, caring for the endless flow of wounded soldiers returning from the front. Midge, recruited by the over-stretched ambulance service, is thrust into carnage and scenes of courage she could never have imagined. And when the war is over, all three girls – and their Anzac boys as well – discover that even going « home » can be both strange and wonderful.

In the wake of the 100th anniversary of the 1st World War, it is a great book to read as it describes the war from a not-so-common angle: the war as women experienced it. Their role was crucial in the war although history books don’t mention it as much as they should. Though they were not fighting on the front line, they faced the horrors of this war; working long and hard to attend to the wounded, to feed them, to clothe them, to hear their stories, etc. A lot of women even died when medical tents were targeted.

It is beautifully written (as always with Jackie French’s books) and I would recommend this book to French people who wish to further their English reading skills as well as discover a bit more about the Anzac forces: The Australian and New Zealand Army Corps. A great way to know more about this war in France from a brand new perspective: that of a young girl from New Zealand.

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Présentation (en français) de Danielle Dambreville :

Danielle Dambreville est née en 1951 au Port à l’île de La Réunion. Après une maîtrise en droit, elle choisit l’enseignement. La Mascarine est son premier roman.

indexLa Mascarine – 18 mai 1676. Le houcre Saint-Robert, en provenance de Surate jette l’ancre en rade de Saint-Denis. Françoise Chatelain débarque, abasourdie par une odyssée marine de plusieurs années. Rare survivante d’un convoi de seize « Filles du Roy » destinées aux colons de l’île Bourbon, elle ne sait pas encore qu’elle va être cette formidable pionnière qui fut à l’origine d’un peuplement. La Mascarine, c’est Françoise. Une femme libre dans un siècle où la femme ne pouvait exister qu’en fonction d’un homme : père ou époux… Françoise fut « marginale » pour son époque et son désir de vouloir rester elle-même lui valut un destin exceptionnel.

Divisé en trois parties (La France, L’odyssée et l’île Bourbon), ce livre historique est un véritable chef d’œuvre. L’écriture est fluide, sensible, mais également crue et émouvante lorsque les événements l’exigent. Le destin de Françoise Chatelain, le personnage principal, est tragique et exceptionnel à la fois. On découvre le sort des femmes au 17e siècle, leur traitement par une société dure et fermée d’esprit. Le passage sur l’Hôpital Général à Paris est particulièrement éprouvant tant le style d’écriture est réaliste. On se prend très rapidement d’affection pour Françoise qui, dès le plus jeune âge, semble destinée au malheur et l’abandon. Sa vie semble prendre un nouveau départ lorsqu’elle quitte enfin la France pour rejoindre en bateau l’île Bourbon (ancien nom de l’île de La Réunion). Cette odyssée de 3 ans lui apportera amour, malheur, aventure et désarroi avant d’accoster enfin à Bourbon où sa vie de pionnière ne sera pas sans péripéties à une époque où tout manque, où tout est à construire, loin de tout et de la France, mère patrie qui semble avoir oublié cette île du bout du monde, laissant à leur sort les colons blancs et les noirs « marrons » dont l’entente est très fragile et menacée. Pour découvrir l’histoire de l’île de la Réunion, c’est un excellent choix, tout comme l’explique l’historien qui exprime son point de vue à la fin du livre : « En dehors de La Mascarine, je n’ai rien lu qui donne une idée plus vivante de la période héroïque de l’histoire de l’île de Bourbon. »

Bonne lecture à tous !